Le sujet du partage des données personnelles sur Internet est à l’heure actuelle toujours source de débats. Une étude récente menée par Demos nous en apprend plus sur la réaction des individus face à la tendance croissante des entreprises à collecter toujours plus d’informations les concernant.
5 types de comportements face au partage des données
Différents profils ont ainsi pu être établis concernant le comportement des individus face au partage de données.
Environ 30% de la population est sensible à la protection de leurs données personnelles. Ils considèrent que cela appartient strictement au domaine privé et ne souhaitent pas les partager.
22% sont des “sceptiques”: ils ne font pas forcément confiance aux entreprises et au gouvernement quant à l’utilisation de leurs informations mais acceptent de les partager s’ils perçoivent clairement les avantages qu’ils peuvent en retirer. Ils souhaiteraient pouvoir avoir un contrôle simple et direct sur les données qu’ils partagent.
20% de la population fait partie des “pragmatiques”. Ils ne savent pas exactement comment leurs informations personnelles sont utilisées, mais essaient de prendre certaines mesures pour les protéger. Ils privilégient cependant un service efficace à une protection complète de leurs données privées.
19% donnent facilement leurs données car ils en comprennent la valeur et accordent moins d’importance aux risques potentiels de ce partage. En retour, ils attendent un meilleur service de la part des entreprises et des organismes.
Enfin, 8% de la population partagent facilement la plupart de leurs informations car ils ne les considèrent pas comme strictement personnelles.
La limite entre information personnelle et publique est parfois floue
Il est parfois compliqué de définir si une information est considérée comme personnelle ou non. Il est généralement admis que si celle-ci permet d’identifier une personne (ex : un numéro de téléphone) ou donne des informations sur sa vie privée (ex : le nombre d’enfants), alors elle est personnelle.
L’infographie montre que l’e-mail reste une donnée considérée comme très personnelle par 49% des individus. Cela s’explique par le fait que les internautes maîtrisent mieux leurs messageries et ont tous été confrontés au problème des spams. Ils partagent donc moins aisément leurs adresses e-mails et n’aiment pas recevoir de messages en provenance d’expéditeurs inconnus.
Un meilleur contrôle des données faciliterait le partage
En effet, 73% des personnes interrogées estiment que la possibilité de pouvoir supprimer leurs informations personnelles à leur guise rendrait le partage des données plus acceptable. Ils souhaiteraient également pouvoir consulter leurs renseignements à tout moment, et connaître avec précision l’ensemble des données recueillies à leur sujet.
L’inquiétude principale reste la protection de ces données personnelles par les entreprises
La plupart des individus estiment ne pas pouvoir faire confiance aux entreprises quant à la protection de leurs informations. Ainsi ils sont conscients des risques d’usage de leurs données sans autorisation ou encore de leur vente, voire même de leur perte. Ils sont également sensibles aux problèmes d’usurpation d’identité et aux pratiques marketing intrusives, réalisée sans consentement, tels que les appels téléphoniques ou les spams via sms.
Il est cependant intéressant de voir que seuls 38% des répondants considèrent les spams par e-mail comme une menace. La bonne maîtrise des gestionnaires de messagerie, couplée aux nouvelles techniques de tri mises en place dans les webmails permet en effet de réduire considérablement cette inquiétude.
Une méconnaissance des différentes utilisations des informations partagées
L’étude montre que le public est conscient que les données personnelles et comportementales sont utilisées à des fins commerciales, mais ne saisit pas forcément ce que cela signifie réellement, ni quels en sont les bénéfices. Les usages les plus classiques d’utilisation des données sont connus et compris (ainsi 81% des répondants savent que les cartes de fidélité permettent d’analyser les achats effectués et 41% en perçoivent l’intérêt). En revanche les nouvelles pratiques liées à l’analyse des e-mails et des sms sont moins bien connues. Si 67% des répondants sont conscients que leurs e-mails sont analysés afin de proposer des publicités ciblées, seuls 10% d’entre eux sont d’accord avec cette pratique.
Il y a donc une crise de confiance dans le partage des données. Si les internautes donnent énormément d’informations sur eux-mêmes et s’attendent à en partager de plus en plus dans le futur, ils s’interrogent cependant sur la façon dont celles-ci sont gérées par le gouvernement et les entreprises.
Afin de répondre aux inquiétudes des consommateurs, il convient de mettre en place certaines bonnes pratiques qui permettront de favoriser la récolte de données tout en établissant une relation de confiance avec les clients :
- Demander systématiquement le consentement avant toute collecte d’information.
- Etre transparent quand à l’usage fait de ces données
- Donner au consommateur la possibilité de contrôler et supprimer facilement ses données
Sources:
- "Collecte de données personnelles : ce que les individus sont prêts à partager" par Dolist.net
- Infographie "Données sur nos données" par Eclairage Public
- "The Data Dialogue" by Demos.co.uk